Les Enfoirés: naissance
En janvier 1986, Coluche, qui avait quelques mois auparavant fondé l'association Les Restos du Cœur, réunit sur un plateau de télévision de nombreux artistes, personnages publics et politiques pour faire la promotion de l'association et de ses actions. C'est la première apparition du concept des Enfoirés.
En décembre 1986, à la demande de Véronique Colucci, sa veuve, le concept est réactivé pour une nouvelle émission télévisée.
Au cours des années, le concept se décline en un concert rassemblant jusqu'à plus de quarante artistes et personnages célèbres de tous horizons.
Les bénéfices des prestations des Enfoirés (concerts, CD, DVD, etc.) sont reversés à l'association Les Restos du Cœur.
"J'ai une petite idée, comme ça. Si des fois, y'a des marques qui m'entendent : je ferai un peu de pub tous les jours. Si y'a des gens qui sont intéressés pour sponsoriser une cantine gratuite, qu'on pourrait commencer par faire à Paris, puis qu'on étalerait dans les grandes villes de France. Nous, on est prêt à aider une entreprise comme ça, qui ferait un resto par exemple qui aurait comme ambition de faire deux milles, trois milles couverts par jour, gratuitement. Alors, tous ceux qui sont intéressés, qu'ont des grosses cantines, qu'ont des restos, tous ceux qui sponsorisent, avec des marques d'alcool ou n'importe quoi, qui voudraient nous contacter pour ça, on est prêt à recevoir les dons, de toute la France d'ailleurs. Quand y'a des excédents de bouffe à droite, à gauche, et qu'on les détruit pour maintenir les prix sur les marchés, à ce moment-là, nous, on pourrait peut-être les récupérer. Voir ce qu'on peut faire avec les agriculteurs qu'ont de l'excédent, ou avec les sponsors. Et puis, on essaiera, un jour, de faire une grande cantine, peut-être cet hiver. Gratos. Voilà. Je lance l'idée comme ça..."
Coluche, le 26 septembre 1985.
Création de l'association "les Restos du Coeur" la même année.
La chanson des restos
Moi, je file un rancard à ceux qui n'ont plus rien
Sans idéologie, discours ou baratin
On ne vous promettra pas les toujours du grand soir mais juste pour l'hiver à manger et à boire
À tous les recalés de l'âge et du chômage, les privés du gâteau, les exclus du partage
Si nous pensons à vous, c'est en fait égoïste
Demain, nos noms, peut-être grossiront la liste
Aujourd'hui, on n'a plus le droit ni d'avoir faim, ni d'avoir froid
Dépassé le chacun pour soi quand je pense à toi, je pense à moi
Je te promets pas le grand soir mais juste à manger et à boire, un peu de pain et de chaleur dans les restos, les restos du coeur
Autrefois on gardait toujours une place à table une soupe, une chaise, un coin dans l'étable
Aujourd'hui nos paupières et nos portes sont closes les autres sont toujours, toujours en overdose
Je n'ai pas mauvaise conscience, ça ne m'empêche pas de dormir mais pour tout dire, ça gâche un peu le goût de mes plaisirs
Ce n'est pas vraiment ma faute s'il y en a qui ont faim mais ça le deviendrait, si on n'y change rien
Je n'ai pas de solution pour te changer la vie mais si je peux t'aider quelques heures, allons-y
Il y a bien d'autres misères, trop pour un inventaire mais ça se passe ici, ici et aujourd'hui
Les enfoirés sur la Toile:
http://platea.pntic.mec.es/~cvera/hotpot/les_enfoires.htm
http://www.enfoires.fr/
Les enfoirés 2016: Liberté
Voici le poème LIBERTÉ, de PAUL ÉLUARD dont ils se sont inspirés: http://platea.pntic.mec.es/~cvera/hotpot/liberte_enfoires2.htm
L'amitié (2008)
Beaucoup de mes amis sont venus des nuages avec soleil et pluie comme simples bagages Ils ont fait la saison des amitiés sincères La plus belle saison des quatre de la terre
Ils ont cette douceur des plus beaux paysages et la fidélité des oiseaux de passage Dans leur cœur est gravée une infinie tendresse mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse
Alors, ils viennent se chauffer chez moi et toi aussi tu viendras
Tu pourras repartir au fin fond des nuages et de nouveau sourire à bien d’autres visages Donner autour de toi un peu de ta tendresse lorsqu’un autre voudra te cacher sa tristesse
Comme l’on ne sait pas ce que la vie nous donne il se peut qu’à mon tour je ne sois plus personne S’il me reste un ami qui vraiment me comprenne j’oublierai à la fois mes larmes et mes peines
Alors, peut-être je viendrai chez toi chauffer mon cœur à ton bois